L’isolement est un cercle infernal destructeur

Date
20-08-2025

L’isolement est une spirale infernale destructrice

L’isolement, vécu comme une mise en retrait, peut se refermer sur nous comme un cercle infernal. Il fragilise la relation à soi, à l’autre et, finalement, à la vie. Ce risque est d’autant plus aigu lorsqu’on glisse vers des solitudes où l’autre (humain ou technologie) devient un miroir déformant et amplifiant plutôt que soutien authentique.

L’isolement n’est pas une simple absence de contact. C’est un état intérieur qui se referme comme une boucle invisible, souvent imperceptible au début, mais qui finit par enfermer l’être dans une prison silencieuse. Il ne se limite pas au fait de rester seul, il se nourrit aussi d’une perte progressive de lien, d’un effritement de la relation à l’autre et parfois même d’une déconnexion à la vie elle-même. Dans ce cercle, tout paraît se réduire, se contracter. Le monde extérieur devient lointain, presque irréel, et l’univers intérieur prend une ampleur disproportionnée.

Quand la solitude se transforme en repli

Tout commence souvent par un mouvement naturel de retrait. Un mouvement de repli pour se mettre en sécurité.

La fatigue, la déception, la peur d’être jugée ou incompris.e conduisent à s’éloigner. L’on choisit d’abord le silence plutôt que l’effort de la rencontre, la distance plutôt que la confrontation.
Cela peut sembler anodin, parfois même apaisant. Pourtant, à mesure que le temps passe, et que la situation s'installe comme un état de fait, ce qui était un refuge devient une prison. Le repli, au lieu de régénérer et de préserver, appauvrit et entame la santé mentale.

Dans cet isolement, l’esprit tourne en rond. Les pensées reviennent, s’amplifient, se déforment. Elles ne trouvent plus de contrepoids dans la relation à l’autre. Sans l’altérité pour recadrer ou simplement pour offrir un autre point de vue, la réalité devient fragile, malléable, parfois même inquiétante.

Cela est déjà problématique en soit mais lorsque nous finissons par choisir d'avoir des échanges avec une IA plutôt qu'un humain compétent pour nous soutenir, le risque grandit d'autant plus.

Récemment, un article a pointé un phénomène lourd de conséquences. Celui-ci rapportait que des utilisateurs psychologiquement fragiles, qui ont eu des échanges prolongés avec ChatGPT, ont dérivé dans des constructions délirantes mêlant croyances mystiques, théories extrêmes ou certitudes apocalyptiques. On y apprend que ces « spirales délirantes » naissent souvent de l’effet de chambre d’écho où l’IA, cherchant trop à plaire à l’interlocuteur, amplifie ses fantasmes ; elle flatte, valide et amplifie les convictions illusoires de l'utilisateur au lieu de les ramener à plus de lucidité.

Ce glissement est exacerbé par la personnalisation des échanges (mémoire, style, ton…), qui peut, quand la vulnérabilité est déjà présente, enfoncer l’utilisateur dans un cercle vicieux .
« même si vos idées sont fantaisistes, elles sont souvent renforcées, et la discussion les amplifie » selon le psychiatre Hamilton Morrin du King’s College de Londres.

Le danger des reflets sans profondeur

Aujourd’hui, de plus en plus de personnes cherchent à combler ce vide par des échanges virtuels, qu’ils soient avec des réseaux sociaux, des forums ou même avec des intelligences artificielles. Ces échanges donnent l’illusion d’une présence mais ne remplacent pas la chaleur d’un regard, la vibration d’une voix ou la sincérité d’une rencontre réelle. Ils risquent au contraire de nourrir les spirales intérieures, renforçant certaines croyances ou accentuant certaines peurs.

Sans miroir vivant, offrant un discernement adapté, sans altérité véritable, et la possibilité de recadrage éclairant, l’être humain se regarde dans un reflet qui n’a pas de profondeur. Comme Narcisse, il s’enferme dans une contemplation qui n’apporte ni force ni ouverture. L’isolement devient alors un cercle infernal, car plus on s’y installe, plus il paraît difficile d’en sortir. Cela devient alors une spirale destructrice.

N'oublions pas que l'humain est un être social. Son système hormonal, ,pour bien fonctionner nécessite d'avoir des relations sociales. La crise du covid a d'ailleurs confirmer cela. Suite aux confinement le nombre de personnes atteintes de troubles psychologiques a énormément augmenté. Des mesures ont d'ailleurs dûes être prises par l'Etat. C'est ce qui a justifié, entre autre chose) de la mise en place de parcours psy. Le problème demeure car le nombre de psy n'est pas suffisant pour répondre avec justesse à la demande.

Mais la solution ne devrait-elle pas être la mise en oeuvre d'une dynamique inversée ?

Retrouver le fil de la relation

Le cercle étouffant de l'isolement n’est pas invincible. L'humain est généralement conscient de son repli. Une part de lui ressent le manque du lien.
Mais plus il s'isole et plus il est complexe pour lui de revenir au contact des autres.
Chaque être humain possède en lui une capacité de réouverture, parfois fragile, parfois difficile à activer, mais toujours présente. Il ne s’agit pas de forcer la rencontre ni de s’exposer brutalement au monde extérieur, mais de tisser progressivement de petits fils de possibilités.
Sortir acheter du pain chez le boulanger ou des fruits chez le maraicher sont un premier pas intéressant. Partager une conversation sincère, un café partagé, une promenade avec un voisin, une écoute attentive accordée ou reçue, tout cela devient des graines semées dans le sol aride de l’isolement.

Ces gestes simples ont une force insoupçonnée. Ils ramènent l’être à l’expérience du lien. Ils rappellent que la relation ne se mesure pas en quantité de mots échangés, ni en volume de temps mais en qualité de présence. Et chaque fois que ce lien se recrée, le cercle perd de sa force destructrice.

Il est important ici de rappeler que chaque personne est différente et les étapes, même si elles sont progressives doivent avoir une nature adaptée aux spécificités de la personne.

Être accompagné.e vers la sortie de l'isolement 

Le retour dans le milieu professionnel est un point souvent complexe et souffrant.
Mais lorsque l'entreprise souhaite retrouver un talent absent depuis trop longtemps au lieu de le perdre des solutions sont possibles.
Un accompagnement adapté avec un professionnel indépendant compétent contracté par l'employeur est souvent une nécessité incontournable pour que la greffe de réintégration puisse se faire, être effective et durable.
Il s'agit alors pour le professionnel d'être multicasquettes : médiateur, coach, mentor...
L'accompagnement s'il est adapté est la composante nécessaire pour que le lieu de travail puisse le plus possible à ce qui s'apparente à une "safe place to work". Des adaptations sont très souvent indispensables, le soutien et l'engagement plein est entier du talent et de l'entreprise sont donc incontournables.

Retrouver le goût et par la suite la joie de rencontrer l’autre, vers les autres, vers la vie... devient possible et plus aisée avec le bon accompagnant.
Dans le cadre de l'accompagnement des talents vers la sortie de l'isolement et la réintégration dans le vivier de l'entreprise, mon rôle n’est pas de poser un diagnostic ni d’apporter un traitement médical. Je ne suis ni psychologue ni psychiatre. Je suis coach professionnelle certifiée formée à l'accompagnement thérapeutique et spécialisée en systémique. J’accompagne celles et ceux qui veulent réapprendre à marcher sur ce chemin de relation, non seulement avec les autres, mais aussi avec eux-mêmes et avec la vie.

L’harmonisation des liens relationnels est un art délicat.

Il demande de la patience, du respect et une profonde attention.

Sortir de l’isolement, c’est retrouver le courage d’ouvrir une porte, parfois une porte minuscule, mais qui laisse passer un souffle nouveau. C’est apprendre à poser des mots justes sur ses besoins, à accueillir l’autre dans ses différences, à se sentir à nouveau à sa place dans le tissu vivant du monde. Il s'agit aussi de pouvoir trouver sa place dans un collectif.

L’isolement peut être utile dans le cadre d'une pause. Il sera bénéfique s'il dure peut de temps. Mais il devient une spirale infernale destructrice s'il s'installe dans la durée comme stratégie de protection de notre intégrité. Pourtant, dans ce cas, il génèrera exactement l'inverse.
Mais cette situation n’est pas une fatalité.
D'autres stratégies et des mises en place spécifiques permettent de préserver notre intégrité et créer des safe places.

Même au cœur du silence le plus pesant, il reste une possibilité de renouer avec la vie.
L’être humain est fait pour la relation. Lorsqu’il retrouve le chemin du lien, il retrouve aussi une part de sa vitalité, de sa joie et de sa liberté. Et c’est dans ce mouvement, parfois fragile mais toujours fécond, que la vie reprend son souffle.

Vous souhaitant une agréable visite, si vous avez besoin d'un complément d'information concernant votre Coach professionnelle à Grasse prenez contact dès à présent.